À l’ombre d’un selfie et à la lumière du soleil, Sira navigue entre tradition et innovation, connectée à son temps et à son avenir.
Sur son téléphone, il n’y a pas que des selfies ou des vidéos de danse.
Il y a des idées. Des projets. Des rêves bien organisés.
Sira a 22 ans.
Étudiante et entrepreneure digitale, elle incarne cette nouvelle génération de jeunes africaines qui ont compris que le numérique peut être autre chose qu’un simple passe-temps.
Il peut être un outil de construction, un levier d’autonomie, une voix.
Quand on visite sa page Instagram, on découvre une esthétique soignée, des messages clairs, des contenus utiles.
Elle y parle d’artisanat local, de formation, de valorisation du savoir-faire féminin.
Rien d’extravagant. Juste du sens.
Pourtant, il y a quelques années, Sira utilisait les réseaux sociaux comme beaucoup d’autres : pour suivre, liker, regarder les autres réussir.
Puis un jour, une question s’est imposée :
“Pourquoi pas moi ?”
Du téléphone à l’outil de travail
Sira n’a pas commencé avec un capital, ni avec un bureau climatisé.
Elle a commencé avec un smartphone, une connexion parfois instable, et une intuition :
les réseaux sociaux pouvaient servir à montrer ce que les femmes africaines savent déjà faire, mais que personne ne voit assez.
Elle a appris seule.
Tutoriels YouTube. Articles en ligne. Discussions sur WhatsApp.
Petit à petit, elle a compris comment raconter une histoire, comment capter l’attention sans tricher, comment transformer un simple post en message.
Aujourd’hui, elle utilise le numérique pour :
_promouvoir des produits locaux fabriqués par des femmes,
_former d’autres jeunes filles aux bases du marketing digital,
_sensibiliser sur l’éducation, l’entrepreneuriat et la confiance en soi.
Chaque publication est pensée.
Chaque mot compte.
Parce que Sira a compris une chose essentielle : dans le numérique, le contenu est une responsabilité.
Résister aux clichés, imposer un autre récit
Dans un environnement digital souvent dominé par les apparences, Sira a fait un choix audacieux :
ne pas se conformer aux codes faciles de la visibilité à tout prix.
Pas de contenus provocants.
Pas de buzz creux.
Pas de discours vide.
À la place, elle raconte des parcours.
Elle met en avant des femmes ordinaires aux histoires extraordinaires.
Elle montre que le numérique peut servir à éduquer, connecter, élever.
“On nous a fait croire que les réseaux sociaux étaient dangereux pour les filles”, confie-t-elle.
“Mais le danger, ce n’est pas l’outil. C’est ce qu’on en fait.”
Son engagement lui vaut parfois des critiques.
Mais aussi une communauté fidèle, engagée, qui grandit au Cameroun, au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso…
Le numérique a effacé les frontières.
Quand le digital devient un espace d’émancipation
Grâce à sa présence en ligne, Aïcha a décroché des partenariats, animé des formations, et généré des revenus qui lui permettent aujourd’hui de financer ses études.
Mais au-delà de l’argent, c’est l’impact qui la motive.
Elle reçoit des messages de jeunes filles qui lui écrivent :
“Grâce à toi, j’ai lancé ma page.”
“Je pensais que le numérique n’était pas pour moi.”
“Tu m’as donné confiance.”
Dans un continent où l’accès à l’emploi reste un défi, ces initiatives numériques portées par des femmes changent la donne.
Elles prouvent que la technologie peut être inclusive, locale, porteuse de valeurs africaines.
Un modèle discret, mais puissant
Aïcha ne se présente pas comme un modèle.
Elle se décrit comme une apprentie permanente.
Mais son parcours dit quelque chose de fort :
les femmes africaines ne sont pas en retard dans le numérique.
Elles sont en train d’y entrer à leur manière, avec créativité, éthique et ambition.
Son téléphone n’est plus un simple écran.
C’est un bureau, une vitrine, un micro, un pont entre les idées et l’action.
Et si le futur du numérique africain portait davantage de visages féminins comme le sien ?
Parce qu’à l’heure où la technologie redessine le monde,
les femmes africaines ne demandent pas la permission d’innover.
Elles le font.
