Titre de la présentation sur le Symposium: L’impact du changement de mentalités au sujet des troubles mentaux dans le développement de l’Afrique
Pouvez-vous nous parler de votre domaine de recherche et pourquoi avez-vous choisi ce domaine en particulier ?
Le choix de me spécialiser dans le domaine du handicap mental découle d'observations faites à la fois dans notre environnement et dans les pays « développés ». En Afrique, il est courant de voir des personnes avec des déficiences mentales errant dans les rues, internées dans des centres psychiatriques, traitées de folles et marginalisées au quotidien. En revanche, dans d'autres régions, ces mêmes personnes bénéficient d'un encadrement beaucoup plus adapté, alliant éducation et formation, ce qui leur permet de mettre en valeur leurs compétences et de développer leurs capacités intellectuelles, physiques et techniques. Ainsi, elles peuvent contribuer au développement d'un secteur qui pourrait être le leur.
Que représente le Symposium des Jeunes Chercheurs pour vous et pourquoi avez-vous décidé de postuler ? Quelles sont vos attentes par rapport à cet événement ?
Je considère le symposium des jeunes chercheurs comme une opportunité de développement à la fois sur le plan scientifique et personnel. En effet, cela me permettra non seulement de relever le défi de m'exprimer devant un public plus large, même en visioconférence.
Sur le plan scientifique, cette occasion me permettra de présenter mon travail devant des experts du domaine ainsi que des universitaires plus expérimentés, et d'obtenir leurs avis et suggestions pour affiner mes recherches. Leurs idées et alternatives me permettront d'améliorer mes travaux futurs.
Quels défis rencontrez-vous en tant que Jeune Chercheur en Afrique, aussi bien dans votre domaine spécifique que de manière générale ?
En Afrique, les jeunes font face à plusieurs problèmes en matière de recherche. De nombreux étudiants chercheurs abandonnent leurs travaux en raison de difficultés financières. Tout d’abord, l'accès à des emplois de qualité permettant de financer la recherche tout en poursuivant les études universitaires est limité ou difficilement accessible en Afrique. De plus, l'accès au financement pose des problèmes, car bien que des bourses pour les travaux de master et de doctorat existent, seule une minorité peut en bénéficier. De nombreux jeunes étudiants, bien qu'inscrits à l'université, sollicitent ces financements pour poursuivre leurs travaux, mais faute de moyens, ils sont contraints d'abandonner ou de prendre beaucoup plus de temps pour les achever. Un autre défi majeur réside dans l'accès à la documentation. Pour certains sujets de recherche, l'accès à la documentation n'est pas aisé en raison du manque de moyens ou de la rareté d'informations dans la littérature existante.
Sur le plan personnel, les défis que j'ai rencontrés initialement étaient principalement d'ordre financier pour financer mes travaux de recherche. Bien que cette question ait été atténuée, les principaux défis restent la disponibilité et l'accès à la documentation. Il est difficile d'avoir un emploi à temps plein tout en suivant les activités académiques à un rythme normal, car c'est le premier qui permet d'atteindre le second. De plus, l'accès à la documentation sur l'autisme ou les troubles mentaux spécifiques à l'Afrique en général, et au Cameroun en particulier, pose des problèmes. En discutant avec des professionnels du domaine récemment, j'ai réalisé que la littérature sur ces questions en Afrique est encore limitée, et que souvent les écrits occidentaux sont adaptés à nos réalités africaines.
En quoi pensez-vous que le Symposium des Jeunes Chercheurs Africains peut contribuer à résoudre certains de ces défis ? Quelles solutions ou opportunités pensez-vous qu'il pourrait offrir aux Jeunes Chercheurs comme vous ?
Le symposium des jeunes chercheurs représente une opportunité précieuse pour les jeunes de partager leurs connaissances sur des questions spécifiques au développement de l’Afrique. Il offre l'occasion de mutualiser les idées afin d'élaborer des perspectives d'action plus éclairées qui contribueront au développement du continent. Ce rassemblement scientifique permettra aux jeunes de se retrouver et d'échanger, ce qui renforcera leur motivation et leur engagement dans cette noble cause commune qu'est le développement de l'Afrique. Savoir que nous ne sommes pas seuls dans cette entreprise renforce notre détermination à œuvrer ensemble pour l'avancement de notre continent.
Quelles sont vos perspectives pour l'avenir dans votre domaine de recherche et en tant que jeune chercheur en Afrique ?
En ce qui concerne l'avenir de mon domaine de recherche, je prévois de poursuivre les séances de rencontres et d'échanges avec les responsables d'associations ainsi qu'avec les écoles spécialisées qui s'occupent des enfants différents. Je souhaite également m'engager activement dans le plaidoyer en faveur d'une meilleure prise en compte de ces personnes dans la société.
Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre présentation pendant le Symposium et expliquer pourquoi les participants devraient venir vous écouter ? Qu'est-ce que vous espérez transmettre ou partager avec eux ?
Ma présentation lors du symposium portera sur « La contribution du changement de mentalité des Africains concernant les troubles mentaux au développement de l'Afrique ». Pour ce faire, nous commencerons par examiner la représentation sociale de l'enfant en Afrique. Ensuite, nous aborderons les différentes étapes et interprétations, de la naissance à la constatation de la différence. Nous discuterons également de l'interprétation de la folie en Afrique, ainsi que des différences et similitudes dans la prise en charge des personnes "différentes" entre les pays développés et les pays en développement. Enfin, nous tenterons de mettre en lumière l'impact de l'insertion des personnes "différentes" sur le développement des pays.
Ce sujet est d'une grande importance car les questions relatives aux troubles mentaux, notamment l'autisme, sont certes anciennes mais revêtent des aspects nouveaux. Nous vivons à une époque où l'on tente d'identifier et de nommer ces particularités qui distinguent les personnes ayant des besoins spéciaux des personnes considérées comme "normales". Il est donc crucial, pour une meilleure intégration sociale de ces individus, de comprendre leur mode de fonctionnement et les spécificités de leur différence, car cela peut contribuer au développement du pays. C'est ce partage de connaissances que je souhaite entreprendre avec l'auditoire présent aujourd'hui.