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Plongez dans l’univers de Prisca Guemdjom Wabo

Rédigé par L’Étudiant Africain | May 19, 2024 10:13:52 AM

Titre de la présentation: Déstigmatisation et insertion socioprofessionnelle des personnes déficientes visuelles ou motrices : l’exemple des villes de Yaoundé et Dschang 

 

 

Pouvez-vous nous parler de votre domaine de recherche et pourquoi avez-vous choisi ce domaine en particulier ?  

 

Notre domaine de recherche est l'insertion socioprofessionnelle des personnes en situation de handicap, plus spécifiquement celles souffrant de handicap physique (moteur ou visuel). En raison de la visibilité de leur déficience physique, ces individus sont souvent étiquetés comme handicapés et font partie d'une catégorie sociale vulnérable. De plus, les représentations sociales profondément ancrées favorisent et renforcent les attitudes et les pratiques de marginalisation, de stigmatisation, ainsi que le développement de nombreuses formes d'exclusion, tant au sein des familles que dans la société en général, et ce, dans presque tous les domaines de la vie. 

  

L'intérêt porté à l'insertion socioprofessionnelle des personnes souffrant de déficience physique découle de la quête de compréhension de la gestion de la différence dans la société. Cela permet de mettre en évidence l'impact des institutions et des représentations sociales sur le handicap ; ces facteurs peuvent soit favoriser l'acceptation des personnes en situation de handicap et leur intégration sociale et professionnelle, soit les exclure socialement et même professionnellement. 

 

Que représente le Symposium des Jeunes Chercheurs pour vous et pourquoi avez-vous décidé de postuler ? Quelles sont vos attentes par rapport à cet événement ?  

 

Le Symposium des Jeunes Chercheurs représente une véritable opportunité de croissance sur le plan scientifique et d'amélioration de notre formation académique. Notre objectif en postulant à ce symposium était avant tout d'apprendre et de nous familiariser davantage avec l'écriture et la communication d'articles scientifiques, dans le but de renforcer nos chances de compétitivité future en soumettant nos travaux à des revues spécialisées. Deuxièmement, nous souhaitions profiter et tirer parti de cette expérience de formation à distance. Cet événement, qui constitue en réalité une plateforme de formation et d'encadrement, nous a déjà permis de participer à des conférences et des ateliers au cours desquels nous avons beaucoup appris. Nous espérons pouvoir approfondir nos connaissances, bénéficier d'expériences toujours plus enrichissantes, et élargir notre horizon en explorant les expériences et les résultats de recherche dans d'autres domaines ou d'autres milieux. Nous aspirons également à collaborer avec d'autres chercheurs issus de divers horizons sur des thématiques communes. 

 

Quels défis rencontrez-vous en tant que Jeune Chercheur en Afrique, aussi bien dans votre domaine spécifique que de manière générale ?  

  

Les défis majeurs auxquels sont confrontés les jeunes chercheurs en Afrique se résument principalement à deux aspects : l'accès à l'information et les difficultés financières. Obtenir des informations précises et à jour demeure un véritable défi, en raison des problèmes d'archivage et de disponibilité des données. Souvent, la documentation nécessaire est soit inexistante, soit inaccessible en raison du refus d'accès de la part de certains organismes ou institutions, qui peuvent également choisir de limiter les informations accessibles aux chercheurs. 

D'autre part, les contraintes financières constituent un obstacle majeur à la recherche, car celle-ci est souvent financée sur fonds personnels. Les opportunités de bourses ou de financements sont difficiles à obtenir, en raison soit du manque de connaissance dans la recherche de financement, soit de l'opacité entourant l'attribution des bourses, en particulier celles octroyées par les institutions publiques. Par conséquent, la recherche se prolonge et il devient souvent difficile de produire un travail de qualité ou de respecter les délais initialement fixés. 

 

En quoi pensez-vous que le Symposium des Jeunes Chercheurs Africains peut contribuer à résoudre certains de ces défis ? Quelles solutions ou opportunités pensez-vous qu'il pourrait offrir aux Jeunes Chercheurs comme vous ?  

 

Face aux défis liés à l'accès à l'information, à la documentation et aux difficultés financières, le Symposium des Jeunes Chercheurs en Afrique joue un rôle crucial en recensant et en vulgarisant les thématiques et les thèses pertinentes des chercheurs africains contemporains, tout en favorisant leur renouvellement. Ce symposium peut également orienter les jeunes chercheurs vers des structures universitaires ou des organismes capables de leur apporter un soutien financier adapté à leur domaine de recherche. 

En ce qui concerne les solutions et opportunités à offrir aux jeunes chercheurs, le Symposium des Jeunes Chercheurs pourrait élargir et diversifier les ateliers de formation proposés, notamment en mettant en place un atelier dédié à la rédaction du CV académique, un élément essentiel dans la recherche de financement. Il pourrait également promouvoir la diffusion d'informations sur les opportunités offertes par différentes universités à travers son bulletin d'information Likalo. La création d'une bibliothèque virtuelle regroupant des auteurs africains par domaines de recherche faciliterait également l'accès à la documentation et à l'information pour les chercheurs africains. 

 

 

Quelles sont vos perspectives pour l'avenir dans votre domaine de recherche et en tant que jeune chercheur en Afrique ?  

 

Les perspectives en tant que chercheur sont celles de pouvoir apporter une contribution significative à l'acquisition de nouvelles connaissances et à une meilleure compréhension du handicap, tant pour les familles que pour la société en général, ainsi que pour les personnes vivant avec une déficience physique (motrice ou visuelle). L'objectif est de réduire les pratiques de stigmatisation, de marginalisation et d'exclusion, en favorisant l'émergence d'une société plus inclusive où le handicap ne soit plus source de discrimination ni d'exclusion sociale. 

À l'échelle africaine, notre ambition est de participer au renouvellement des paradigmes entourant le handicap sur le continent en adoptant une approche qui reconnaît les personnes en situation de handicap non plus comme des individus essentiellement dépendants, mais comme des acteurs à part entière du processus de construction sociale. 

 

Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre présentation pendant le Symposium et expliquer pourquoi les participants devraient venir vous écouter ? Qu'est-ce que vous espérez transmettre ou partager avec eux ?  

 Ma présentation sera articulée autour de trois points principaux : 

- La stigmatisation du handicap dans les sociétés africaines. 

- La construction de l'identité chez les personnes vivant avec une déficience motrice ou visuelle. 

- Le rôle des institutions et de la technologie dans les parcours de vie et l'insertion socioprofessionnelle des personnes ayant une déficience motrice ou visuelle. 

À travers cette présentation, nous espérons partager l'expérience du handicap en mettant en évidence les résistances existantes ainsi que les dynamiques émergentes dans la compréhension et la gestion du handicap au sein de notre société. Nous nous efforcerons également de mettre en lumière les processus et les moyens de construction et de redéfinition de l'identité des personnes vivant avec une déficience motrice ou visuelle, confrontées aux schémas de vie préétablis qui leur sont souvent "imposés", afin de favoriser leur intégration socioprofessionnelle.