5 idées de business à lancer quand on est étudiant en Afrique (et avec peu de moyens)

En Afrique, le contexte socio-économique actuel rend l’entrepreneuriat étudiant non seulement souhaitable, mais souvent indispensable. Face à un marché du travail saturé et à une montée du chômage des jeunes diplômés, de nombreux étudiants choisissent de ne pas attendre leur diplôme pour se lancer dans une activité génératrice de revenus. Loin d’être une échappatoire, cette démarche est aujourd’hui reconnue comme un levier d’autonomisation, de développement personnel et même d’innovation sociale (UNESCO, 2023 ; OIT, 2021).

Créer un business pendant ses études, avec peu de moyens, c’est aussi apprendre à gérer le risque, l’incertitude, et à transformer ses contraintes en opportunités. Cela permet d’acquérir de l’expérience pratique, de bâtir un réseau professionnel précoce, et parfois même de financer ses études. Des initiatives comme celles portées par la BAD ou Youth Business International démontrent que les jeunes entrepreneurs peuvent avoir un impact durable, même avec de petits moyens, surtout lorsqu’ils utilisent les outils numériques, les réseaux locaux et les ressources communautaires.

Dans cet article, nous proposons cinq idées de business accessibles aux étudiants africains, adaptées aux réalités du terrain et ne nécessitant pas un capital de départ important. Des idées concrètes, et surtout compatibles avec un emploi du temps académique.

1. Services de Rédaction et de Correction

Les étudiants, les chercheurs et même les professionnels ont besoin de relecture, de correction et de mise en page de leurs mémoires, rapports et CV. En tant qu'étudiant, vous comprenez les attentes académiques et pouvez offrir ce service à des prix abordables.

Il suffit d'avoir un ordinateur, une bonne maîtrise du français (ou d'autres langues selon le contexte), et de commencer par proposer vos services autour de vous (via WhatsApp, affiches dans les campus, groupes Facebook locaux, etc.). Créez un portfolio avec quelques exemples de vos corrections ou mises en page.

2. Tutorats et cours particuliers

Les étudiants en années supérieures peuvent très bien aider les plus jeunes, au secondaire ou au premier cycle universitaire. Il y a une forte demande, notamment dans les matières scientifiques et en langues.

Vous pouvez proposer vos services à des collèges, lycées ou directement aux parents via des annonces dans les groupes WhatsApp de quartier. Organisez des séances en petits groupes dans une salle louée, chez vous ou en ligne.

3. Repas faits maison à emporter

Dans la plupart des campus africains, les repas bon marché manquent de variété ou de qualité. Les étudiants cherchent des plats maison savoureux et équilibrés.

Vous pouvez cuisiner chez vous ou avec un ami, et vendre sur commande (via WhatsApp ou Messenger) ou en vous positionnant à des endroits stratégiques du campus. Des plats simples comme le riz sauté, les beignets-haricots, ou les boulettes de viande peuvent faire des merveilles.

4. Mini-agence digitale

Les petites entreprises, les églises, les ONG locales et même les commerçants cherchent de l'aide pour créer leur page Facebook, gérer leur compte réseau sociaux ou réaliser des visuels.

Vous pouvez apprendre gratuitement sur YouTube ou suivre des formations courtes en ligne (gratuites ou peu coûteuses). Créez quelques démos pour des amis ou associations locales pour montrer votre savoir-faire. Offrez vos services en commençant petit : création de visuels, gestion de publication, petits montages vidéo...

5. Vente de produits en ligne (e-commerce simplifié)

Beaucoup d'étudiants vendent des accessoires, des snacks, des livres, des produits de beauté ou des habits sur Facebook, Instagram ou WhatsApp. Il n'est pas nécessaire d'avoir un site web au départ.

Choisissez un produit simple (bracelets faits main, snacks, produits d'hygiène, etc.), démarchez un fournisseur ou fabriquez vous-même, et vendez par précommande ou en livraison directe. Utilisez les groupes Facebook ou votre statut WhatsApp pour atteindre vos premiers clients.

 

Conclusion

L’entrepreneuriat étudiant en Afrique ne relève plus de l’exception, mais devient peu à peu une norme face aux urgences économiques et sociales. Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique plus large où les jeunes prennent le contrôle de leur avenir, sans attendre une insertion professionnelle classique. D’après l’OIT (2021) et la BAD (2022), l’Afrique a tout à gagner à investir dans cette jeunesse créative et entreprenante, en lui fournissant les bons outils, les bonnes formations et un écosystème plus favorable.

Les cinq idées présentées ici ne sont qu’un point de départ. Le plus important, c’est de commencer petit, avec passion, et de rester connecté aux besoins de sa communauté. Car l'entrepreneuriat étudiant ne doit pas seulement viser l’indépendance financière, mais aussi la transformation positive des sociétés africaines, à travers des solutions concrètes, durables et inclusives.



Bibliographie et Références  

  1. Agripreneurship Alliance. (2023). Online Training for Youth Entrepreneurs in Agriculture.
  2. Banque Africaine de Développement. (2022). Perspectives économiques en Afrique 2022.
  3. GEM. (2022). Global Entrepreneurship Monitor – Africa Region Report.
  4. N’Guessan, A. (2020). "Entrepreneuriat étudiant et innovation sociale en Afrique francophone", Revue Économique Africaine.
  5. Organisation Internationale du Travail (OIT). (2021). Youth Entrepreneurship in Africa: The Key to Unlocking Growth.
  6. UNESCO. (2021). Youth and Skills: Putting Education to Work.

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