Essombe Ewane Andre Jordan nous parle du Symposium des Jeunes Chercheurs Africains
Titre de la présentation: Repenser l’agriculture a l’heure des défis de changement climatiques.
Pouvez-vous nous parler de votre domaine de recherche et pourquoi avez-vous choisi ce domaine en particulier ?Je suis ingénieur agronome de formation spécialisé dans les productions végétales et mon travail pour le symposium repose sur “Repenser l’agriculture en Afrique a l’heure des défis de changement climatiques”. L’agriculture est la mère de la sécurité alimentaire; c’est pourquoi les initiatives planifiées pour la conservation,la culture, la consommation et le commerce des ressources génétiques sont importantes. De plus, l'agriculture est un secteur qui aujourd’hui fait face à de nombreux challenges dont le plus important est le changement climatique.
Pour la plupart, l’agriculture est perçue comme le simple fait de produire des aliments sans toutefois se rendre compte des enjeux et des facteurs à prendre en compte pour une production agricole non seulement saine, rentable mais aussi durable dans le temps et dans l’espace. L’Afrique est le continent avec le plus de terres arables dans le monde et ou selon les statistiques d’ici 2050, plus de la moitié de la production et de la population mondiale viendront du continent. Au regard et compte tenu de ces prédictions, il devient nécessaire de repenser l’agriculture en Afrique non seulement pour faire face au changement climatique mais aussi à la population qui est sans cesse croissante d’une part et d’autre part pouvoir une alimentation saine et durable pour les générations à venir.
En tant qu'ingénieur agronome spécialisé dans les productions végétales, mon engagement lors du symposium porte sur la thématique cruciale de "Repenser l'agriculture en Afrique à l'ère des défis climatiques". L'agriculture représente le pilier de la sécurité alimentaire, d'où l'importance des initiatives visant à préserver, cultiver, consommer et commercer les ressources génétiques.
Aujourd'hui, l'agriculture fait face à une multitude de défis, parmi lesquels le changement climatique se distingue comme le plus pressant. Trop souvent, l'agriculture est perçue comme une simple production alimentaire, négligeant les enjeux et les facteurs essentiels à une agriculture non seulement saine et rentable, mais également durable dans le temps et dans l'espace.
L'Afrique détient le plus vaste territoire arable au monde, et selon les projections, d'ici 2050, plus de la moitié de la production alimentaire mondiale et de la population proviendront du continent. Face à ces prévisions, il devient impératif de repenser l'agriculture en Afrique. Cette réinvention est nécessaire non seulement pour répondre au défi du changement climatique, mais aussi pour nourrir une population en constante croissance tout en garantissant une alimentation saine et durable pour les générations futures.
Que représente le Symposium des Jeunes Chercheurs pour vous et pourquoi avez-vous décidé de postuler ? Quelles sont vos attentes par rapport à cet événement ?
Le symposium des jeunes chercheurs africains représente une opportunité entre jeunes chercheurs africains d'échanger sur les problématiques que rencontre notre continent. Ce sera un cadre de réflexion d’intellectuels ou les différents participants pourront partager leurs avis et points de vue. Cela permettra une interconnexion entre les participants afin de tisser des liens et échanger les expériences pour ensemble trouver des solutions aux problèmes de notre société africaine.
J’ai postulé à ce symposium car la vision, les missions et les objectifs de celui-ci sont pertinents et je crois par mon background et mes expériences pouvoir apporter ma modeste contribution pour une Afrique meilleure. Le point le plus attirant de ce symposium est pour moi le fait qu’il soit organisé par de jeunes chercheurs africains. J'espère de ce symposium non seulement qu’il pose des jalons sur les problématiques africaines et comment les résoudre mais aussi qu’il aide à la valorisation du savoir-faire local.
Le symposium des jeunes chercheurs africains représente une occasion unique pour les jeunes chercheurs du continent de se réunir et de discuter des défis auxquels notre société est confrontée. Cet événement offre un espace de réflexion intellectuelle où les participants peuvent échanger leurs opinions et leurs points de vue, favorisant ainsi une interconnexion propice à la création de liens et à l'échange d'expériences.
Ma motivation à participer à ce symposium réside dans la pertinence de sa vision, de ses missions et de ses objectifs. Je suis convaincu que mon parcours et mes expériences me permettront d'apporter une contribution modeste mais significative à l'amélioration de l'Afrique. Ce qui me séduit le plus dans cet événement, c'est qu'il est organisé par des jeunes chercheurs africains eux-mêmes.
J'espère que ce symposium mettra non seulement en lumière les défis africains et les moyens de les résoudre, mais qu'il contribuera également à valoriser les savoirs locaux et les compétences africaines.
Quels défis rencontrez-vous en tant que Jeune Chercheur en Afrique, aussi bien dans votre domaine spécifique que de manière générale ?
Nous rencontrons plusieurs difficultés en tant que chercheur africain sur le continent. Nous pouvons parler de la pénurie des semences et des intrants agricoles quelquefois; le manque de main d’oeuvre qualifiée; le manque de connaissances; l’utilisation des méthodes et réflexions archaïques; l’absence des voies de communication par l’acheminement des denrées alimentaires du champ vers les marchés; l’absence de fiches et d'itinéraires techniques des cultures; un manque d’accompagnement des petits producteurs… De façon globale, nous pouvons souligner ici l’absence des données sur le continent; des politiques pas adaptées à nos réalités; l'inégalité des prix sur le marché international…
En tant que chercheurs africains, nous faisons face à de multiples défis sur le continent. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer la rareté des semences et des intrants agricoles, le déficit de main-d'œuvre qualifiée, le manque de connaissances, l'adhésion persistante à des méthodes et des idées dépassées, ainsi que les lacunes dans les infrastructures de transport des denrées alimentaires des champs vers les marchés. De plus, l'absence de fiches techniques et d'itinéraires de culture, ainsi que le manque d'accompagnement des petits producteurs, sont des préoccupations majeures.
Dans l'ensemble, nous notons une carence de données sur le continent, des politiques inadaptées à nos réalités, et des disparités de prix sur le marché international. Ces défis entravent notre capacité à innover et à prospérer dans le domaine de la recherche agricole en Afrique.
En quoi pensez-vous que le Symposium des Jeunes Chercheurs Africains peut contribuer à résoudre certains de ces défis ? Quelles solutions ou opportunités pensez-vous qu'il pourrait offrir aux Jeunes Chercheurs comme vous ?
Ce Symposium représente une précieuse opportunité pour les jeunes chercheurs africains de se pencher sur les défis et les questions cruciales liés à notre continent. Il constitue un catalyseur de réflexion et de valorisation des connaissances endogènes, favorisant la création d'un réseau de partage de savoirs et stimulant le développement du savoir local. En réunissant des intervenants autour de ces enjeux, le Symposium offre une plateforme propice à l'émergence de solutions et de pistes de réflexion.
En mettant l'accent sur le système de Mentorat, cet événement permet aux jeunes chercheurs sélectionnés de bénéficier de l'expertise et de l'accompagnement des Mentors, renforçant ainsi leurs compétences et leur capacité à contribuer positivement au développement de l'Afrique.
En outre, ce Symposium offre une vitrine de visibilité pour les jeunes chercheurs africains en rendant accessibles leurs travaux et productions. Il contribue ainsi à déconstruire les préjugés persistants selon lesquels les Africains ne seraient pas producteurs de savoirs, valorisant ainsi le potentiel créatif et intellectuel souvent sous-estimé du continent. En étant organisé par et pour les jeunes chercheurs africains, cet événement aspire à redonner à notre continent la reconnaissance qu'il mérite pleinement.
Quelles sont vos perspectives pour l'avenir dans votre domaine de recherche et en tant que jeune chercheur en Afrique ?
À travers mes recherches dans le domaine de l'agriculture, et plus spécifiquement sur " Repenser l’agriculture a l’heure des défis de changement climatiques.", mon objectif est de sensibiliser les Africains et le reste du monde aux innombrables possibilités de réflexion et de savoir qui s'offrent à nous. Je crois fermement que les solutions à nos défis résident souvent en nous, et qu'il suffit parfois de se lancer dans la réflexion.
Je souhaite que ces travaux ne représentent que le début d'une carrière longue et enrichissante dans ce domaine et dans bien d’autres aussi, et qu'ils contribuent à redonner à l'Afrique la place de choix qu'elle mérite. En partageant mes recherches et en valorisant celles des autres, je nourris l'espoir que cette diversité d'approches constituera un nouveau socle de réflexion, ouvrant la voie à un dialogue et à des perspectives stimulantes.
Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre présentation pendant le Symposium et expliquer pourquoi les participants devraient venir vous écouter ? Qu'est-ce que vous espérez transmettre ou partager avec eux ?
"Ma présentation sur 'Repenser l'agriculture à l'heure des défis climatiques' se déroulera en deux parties distinctes. Tout d'abord, nous aborderons de manière générale la question du changement climatique et ses impacts sur l'agriculture. Ensuite, nous proposerons des solutions innovantes et durables pour faire face aux conséquences du changement climatique dans le contexte agricole en Afrique. Cette occasion me permettra de partager mon expérience académique et professionnelle dans le domaine de la production végétale. Nous examinerons également la nécessité de déconstruire les stéréotypes associés à l'agriculture et à l'intelligence artificielle, de mettre en valeur notre savoir-faire local, et enfin, de souligner l'importance d'une agriculture résiliente dans un monde confronté à l'insécurité alimentaire et à une croissance démographique exponentielle."